devoir de mémoire contre le racisme
Quelques femmes du Gaffi se sont recueillies ce 7 mai 2021, devant le 121 rue Vanderlinden, en mémoire d’Habiba et de son mari Ahmed, victimes d’un crime raciste en 2002.
Lorsqu’on marche dans les rues de Schaerbeek, il nous arrive souvent de croiser des « anciennes » du GAFFI.
C’est toujours pour nous une joie et plein de souvenirs.
Mais toi, Habiba, cela fait 20 ans, que jamais nos yeux n’ont aperçu même l’ombre de ta silhouette.
Pourtant tu tiens une place immensurable dans notre mémoire. Ton départ, qu’on n’a pas de mots pour qualifier, reste gravé à jamais dans notre petite histoire commune. On ne peut passer par le quartier Pavillon sans avoir une pensée pour toi.
Un jour, ta curiosité t’a fait pousser la porte du GAFFI pour apprendre le français.
Tu voulais prendre ce temps alors que tu avais toujours 1001 choses à faire.
Apprendre le français pour mieux faire ton chemin, jouer ton rôle dans la vie sociale de ton pays d’adoption, disais-tu. Pour mieux aider les tiens et offrir un bel avenir à tes enfants.
Aussi pour t’enrichir des échanges multiculturels voulus par le GAFFI comme rempart au racisme, ce poison qui sème toujours et encore la haine et la mort.
La tienne nous a assommées dans nos profondes convictions et, en même temps, nous a sommées de poursuivre dans la voie du dialogue et de la foi en l’être humain. C’est ce que fait par ailleurs ta fille Kenza avec une foi inébranlable.
Tu es partie en nous laissant, à regret, trop peu de souvenirs, Habiba, parce que tu étais une femme discrète, soucieuse de ta famille, à parer à l’essentiel, …et surtout parce que tu nous as quitté trop tôt.